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Michael Wardian, le boulimique du marathon

Michael Wardian connu pour sa boulimie de compétitions, avec souvent plus de 50 compétitions en une année, a achevé un nouvel exploit, en terminant le World Marathon Challenge, 7 marathons en 7 jours sur 7 continents, avec un temps moyen de 2h45’56. A 42 ans, l’Américain affiche des capacités de récupération hors normes.

 

Michael Wardian
Michael Wardian

 

Un marathon par jour pendant une semaine, avec une moyenne de 2h45’56, la performance de Michael Wardian durant ce World Marathon Challenge apparaît tout simplement exceptionnelle, avec en parallèle de l’effort physique exigé pour venir à bout de ces sept fois 42.195 km, la gestion des déplacements à travers le monde entier, comprenant plusieurs vols intercontinentaux d’une durée dépassant les 13 heures.

Michael Wardian a encaissé l’opération avec une aisance remarquable, confirmant sa capacité hors normes déjà démontrée dans les années passées depuis qu’il y a plus de 10 ans, il s’est mué en un boulimique de compétitions, comme on l’a rarement connu dans le monde du running.

Même s’il est vrai que les bouffeurs de kilomètres, adeptes des efforts au long cours et répétés, ne manquent pas dans le domaine de l’ultra, Michael Wardian pourrait bien être le number one de ces Stakhanovistes. Sa carrière distille une liste impressionnante de résultats, tellement longue qu’elle est difficile à retranscrire, et à analyser.

Un record du monde, des titres américains

Quelles en sont les références les plus impressionnantes ? Ses trois titres de champion US du 50 km, son titre de champion US du 100 km ? Son record du Monde du 50 km indoor ? Sa participation à trois trials olympiques sur marathon où il affiche un record à 2h17 ? Ou plutôt cette faculté d’enchaîner les marathons, comme il a commencé à le faire dès ses débuts, où cet ancien joueur de crosse s’attaque en 1997 à trois marathons dans le même mois.

Au fil du temps, cette accumulation rapide, doublée d’une belle réussite, est devenue sa marque de fabrique. En 2006, il boucle 5 marathons en 46 jours, avec 4 victoires. En 2007, il passe à 7 marathons (et 3 victoires) en quatre semaines. En 2008, il enchaîne un marathon le samedi en 2h21’, et un autre le dimanche, en 2h31. En 2013, il raccourcit le délai, pour achever un marathon le matin en 2h31 et un autre l’après-midi en 2h57.

54 compétitions en un an à 40 ans

En 2014, il monte le compteur pour atteindre un total de 54 compétitions, incluant 29 marathons et ultras. Michael Wardian fête cette année-là ses 40 ans, mais l’âge n’a visiblement aucune prise sur lui, il poursuit sa démonstration d’une autre manière en 2016, en s’attaquant au World Marathon Majors, bouclant les six marathons les plus réputés (Tokyo, Boston, London, Berlin, Chicago and New York City) dans le temps moyen de 2h31’.

Michael Wardian, au milieu des coureurs d'élite, à New York
Michael Wardian, à New York

En ce début 2017, sa participation au World Marathon Challenge 777 s’est muée en une simple formalité pour ce coureur qui semble déjouer toutes les règles de la récupération.

La question n’a pas manqué d’agiter la planète running, et plusieurs commentaires offensifs sont apparus sur le forum du site « Let’s Run », distillant des allusions appuyées à l’« anormalité » physiologique que représenterait Michael Wardian.

Pour lui, son énergie inépuisable est apportée par sa passion

Sage Canaday, une référence dans le monde de l’ultra aux Etats-Unis, a volé à son secours, pour soutenir combien il estimait que Michael Wardian devait être considéré comme « propre », en considérant que les performances qu’il enchaîne se situent très loin de ses réelles possibilités physiques, avec un record sur semi de 1h06’, et sur marathon de 2h17’. Autant de capacités qui lui donnent une vraie marge de manœuvre pour terminer ses sept marathons autour des 2h46.

Malgré ses 42 ans, Michael Wardian n’a pas perdu l’envie d’en découdre, et justifie son inépuisable énergie par sa passion dévorante pour l’effort, mais aussi pour ce style de vie orchestré autour de la course à pied, largement financé par ses partenaires, comme Hoka One One ou T Mobile. La boulimie de ce courtier maritime, père de deux enfants est devenue son fonds de commerce qu’il active à travers les réseaux sociaux, et les médias américains lui réservent un traitement de faveur; bluffés par son discours où il clame à tout va qu’il « veut vivre son rêve et le transformer en réalité »…

 Texte : Odile Baudrier
 Photo : D.R.