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L’Ethiopie sanctionne une athlète de deuxième zone pour dopage

L’Ethiopienne Chaltu Shume a été suspendue quatre ans par sa fédération pour un contrôle positif à la testostérone survenu en avril. Cette jeune femme, qui valait 2 minutes au 800 mètres, devient ainsi la 8ème athlète éthiopienne sanctionnée pour dopage. Un chiffre ridicule à considérer le nombre d’athlètes et marathoniens d’Ethiopie qui brillent au plus haut niveau.

 

CHALTU SHUME 1

La foudre s’est abattue sur Chaltu Shume. La jeune athlète, elle  n’a que 21 ans, reçoit une sanction lourde pour un contrôle positif à la testostérone. Quatre ans de suspension, les règles anti-dopage sont respectées, et on ne devrait que se réjouir de l’efficacité de l’anti-dopage éthiopien. Surtout qu’il s’agit du premier contrôle positif constaté dans une compétition sur le sol éthiopien.

Mais les choses apparaissent un peu plus complexes. Car qui est vraiment Chaltu Shume (également dénommée Shumeye) ? Une jeune spécialiste du 800 mètres, qui n’affiche guère de performances tonitruantes, avec un record sur 800 mètres à 2’00’’00 établi en altitude à Addis Abeba. Certes ce jour-là, elle décroche le titre de championne nationale et améliore son record de près de deux secondes. Elle sera d’ailleurs par la suite incapable de se ré-approcher de cette marque, constamment bloquée à 2’02’’, même si elle se distinguait mi-juin par une victoire à Stöckholm.

Or c’est justement le jour de ce championnat national que Chaltu Shume se voit soumise à un contrôle anti-dopage qui va révéler la présence de testostérone. Quelque part, la logique est respectée, sa progression apparaissait bien trop forte. Mais de la testostérone pour courir en 2 minutes, où est la logique ???

Surtout le bât blesse à constater que cette sanction ne touche ainsi qu’une athlète de deuxième zone, qui n’a jamais participé à un championnat mondial, seulement sélectionnée pour des rendez-vous africains, accédant une seule fois à un podium sur 800 mètres aux All Africa Games, en 2015.

Force est aussi de noter que Chaltu Shume s’ajoute sur une liste d’athlètes éthiopiens suspendus, des plus insignifiantes, avec seulement 7 athlètes actuellement recensés par l’Athletics Integrity Unit.

Un chiffre ridicule à considérer l’importance actuelle des athlètes éthiopiens en athlétisme et sur marathon. Chaque week-end, à travers le monde, les coureurs d’Ethiopie dominent les podiums sur semi et sur marathon, comme par exemple ces derniers dimanches, une noria éthiopienne au semi-marathon de New Delhi en Inde, de Poznan en Pologne, au marathon de Lisbonne et d’Amsterdam. Aux Pays-Bas, deux hommes terminent sous les 2h05’, trois femmes squattent le podium, avec des chronos impressionnants, tout le trio sous les 2h24’…

  • Texte : Odile Baudrier
  • Photo : D.R.
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