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Les suspensions pour l’hydrochlorothiazide, plus ou moins sévères

Plusieurs cas de contrôles positifs à l’hydrochlorothiazide, un diurétique, ont été constatés ces derniers mois dans différents sports. Mais après leur utilisation de ce produit figure sur la liste des produits interdits, les sanctions prononcées contre les sportifs ont été très différentes d’un sport à l’autre et d’un pays à l’autre, variant entre la relaxe et les 2 ans de suspension…

HARPER NELSON

Le site spécialisé dans le dopage, « Sports Integrity Initiative » a pris le temps de recenser plusieurs cas de sportifs contrôlés positifs à l’hydrochlorothiazide, un diurétique interdit par les règles de l’anti-dopage mondial, en raison de sa possibilité d’être utilisé comme un agent masquant.

Et l’analyse de ces spécialistes apparaît très étrange, en mettant en évidence des distorsions très fortes entre les sanctions des uns et des autres.

Ainsi la suspension a été fixée à deux ans pour la nageuse chinoise Xinyi Chen, l’haltérophile du Nigéria, Elizabeth Onuah, le nageur du Kazakhstan Alexander Varakin, alors que tout à l’opposé, il est noté une relaxe pour la gymnaste américaine Kristen Shaldybin, un mois de suspension pour la jockey d’Australie Deanne Pannya, ou encore 3 mois pour la hurdleuse américaine Dawn Harper Nelson.

Pourquoi l’Hydrochlothiazide est-elle interdite par l’anti-dopage ? Parce qu’un diurétique est souvent utilisé pour éliminer l’eau pour une rapide perte de poids, mais aussi pour masquer la prise d’autres produits interdits. Les diurétiques provoquent une augmentation du volume d’urine, favorisant la dilution de n’importe quelle substance présente dans l’échantillon. Cela évite donc de détecter du « lourd »…

Mais pourquoi de tels écarts dans les sanctions ? Peut-être comme le souligne « Sports Integrity Initiative », les pays de l’Ouest sont-ils beaucoup plus cléments que ceux de l’Est en raison d’une meilleure connaissance de cette molécule et de la manière dont elle peut être détectée dans l’urine des athlètes.

L’hydrochlorothiazide, dans l’eau du robinet ?

Ainsi aux Etats-Unis, a-t-il été admis pour la gymnaste Kristen Shaldybin qu’elle avait absorbé ce produit de manière fortuite en buvant de l’eau du robinet, alors que cet argument de contamination accidentelle a été refusé à la nageuse chinoise Xinyi Chen, contrôlée lors des JO de Rio.

Pour la hurdleuse Dawn Harper Nelson, médaillée d’or aux JO de Pékin, et en argent aux JO de Londres, la mansuétude de la fédération US à l’égard de l’une de ses figures de proue sur les haies serait dûe aux arguments avancés par Dwan Harper Nelson, qui a expliqué utiliser ce diurétique en raison de problèmes d’hypertension.

Une pathologie pour laquelle effectivement le traitement avec un diurétique apparaît fondé, et Dawn Harper Nelson s’en sort avec une suspension de 3 mois qui s’achève au moment où elle est révélée au grand jour. La hurdleuse avait largement utilisé son Facebook pour expliquer qu’elle était traitée pour de l’hypertension, et que suite à une forte pression artérielle, elle avait dû se rendre aux urgences, où elle avait été soignée par ce produit, sans qu’elle ne pense à vérifier s’il était autorisé ou pas.

CQFD. Et Dawn Harper Nelson n’a plus qu’à patienter à début mars pour attaquer sa saison, elle a simplement annulé dans l’affaire sa participation aux Nitro Athletics Series qui ont eu lieu ce 4 février en Australie.

  • Texte : Odile Baudrier
  • Photo : D.R.
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