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La suspension du laboratoire anti-dopage de Châtenay Malabry est levée

L’Agence Mondiale Anti-Dopage a levé la suspension du laboratoire anti-dopage de Châtenay Malabry, prononcée fin septembre. Une bonne nouvelle pour la structure de référence de l’AFLD, qui veut atteindre le chiffre de 9800 prélèvements en 2018.

afld

La période noire du laboratoire anti-dopage de Châtenay Malabry s’est achevée, et plus rapidement que prévu. La suspension prononcée par l’Agence Anti-Mondiale le 25 septembre dernier prévoyait une durée de 6 mois, mais un audit effectué sur place les 4 et 5 décembre par l’AMA a permis de réduire cette suspension, avec effet immédiat, comme le révèle l’AFP.

Une bonne nouvelle pour l’AFLD, qui avait dû faire face à la fermeture de la structure après qu’un échantillon très concentré en stéroïdes anabolisants ait contaminé les appareils de mesure du laboratoire.

La raison de cette sanction était pour le moins étonnante, même si en réalité, les suspensions de laboratoires anti-dopage à travers le monde entier sont très fréquentes, l’Agence Mondiale anti-dopage exigeant régulièrement des fermetures pour mise en conformité sur des aspects techniques, comme cela avait été le cas au printemps pour la structure de Los Angeles, interdite de détecter les corticoïdes durant une durée de six mois.

Les conséquences ne pouvaient qu’être lourdes pour Châtenay Malabry et l’AFLD, cette interdiction survenant seulement 10 jours après que Paris ait été choisi pour les JO 2024. Elles comportaient également un volet financier à double niveau : l’obligation de transmettre à l’étranger les échantillons prélevés en France, et l’arrêt des analyses pour le compte d’autres pays étrangers, qui constitue une source de revenus importante pour le Laboratoire. C’est une somme de 1.51 million d’euros qui avait été facturée en 2016 à des clients étrangers et fédérations internationales par l’AFLD, comme elle l’avait révélé dans son rapport annuel. Et c’est d’ailleurs en partie en raison de la suspension du laboratoire du Qatar que ces chiffres s’étaient envolés…

Or pour son dernier rapport annuel avant son départ, publié le 13 juin 2017, Bruno Genevois, le Président de l’AFLD, n’avait pas dissimulé les préoccupations financières connues par la structure, avec le gel d’une partie de la subvention publique, passant de 7.8 à 7.488 millions d’euros. Dans ce contexte, les prestations pour des clients étrangers constituaient un apport décisif pour l’équilibre budgétaire et limitaient le déficit.

Autant dire que la suspension de quatre mois du laboratoire pèsera lourd dans le budget 2017. Déjà Mathieu Troaran a avoué que l’envoi des échantillons prélevés en France dans d’autres laboratoires à l’étranger avait provoqué un surcoût de 600.000 euros. Le Ministère des sports aurait voté une « rallonge » pour le couvrir. La somme perdue pour les prestations externes perdues n’a pas été révélée.

Ce mauvais épisode oublié, l’AFLD veut se projeter vers une année 2018 ambitieuse, pour atteindre 9800 contrôles. Le chiffre est très important, à considérer que l’année 2017 devrait s’achever sur un nombre de 8200 contrôles. En 2016, l’AFLD avait effectué 8608 prélèvements, 7445 pour la détection de produits interdits, et 1163 pour l’établissement du profil hématologique. Pour un chiffre de 139 résultats anormaux, essentiellement en raison de l’usage d’anabolisants et stimulants (19.4% des cas), de corticoïdes (13.7%), de diurétiques et produits masquants (12.9%).

L’athlétisme pointait largement en tête des quatre sports les plus analysés, avec 2075 échantillons urinaires (1897) et sanguins (178), caracolant devant le cyclisme (1972), le rugby (1099), le foot (1074). Toutefois, ce n’est pas l’athlétisme qui avait produit le plus de résultats anormaux, 22, soit 1.05% de positifs, contre 1.67% pour le cyclisme et 2.55% pour le rugby.

  • Texte : Odile Baudrier
  • Photo : D.R.