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La FFA, la honte, deux poids, deux mesures 

Hugo Hay et deux athlètes sont convoqués en commission disciplinaire par la FFA pour l’avoir critiquée après les erreurs d’inscriptions d’athlètes pour le championnat d’Europe ! Une mesure étonnante à considérer que la FFA n’a jamais utilisé cette procédure contre les athlètes dopés qui ont pourtant tellement nuit à sa réputation….

Un post sur X Twitter qui déplaît et c’est maintenant direction la Commission disciplinaire ! La FFA innove, pas vraiment dans le bon sens… Trois athlètes en paient les pots cassés. Plutôt étonnant d’être aussi belliqueux seulement quelques jours après le bel enthousiasme autour du Championnat d’Europe de Rome conclu avec 16 médailles pour la France. 

Mais le camouflet de l’erreur administrative de la FFA qui a conduit, dans un premier temps, au refus par la Fédération Européenne d’inscrire Azzedine Habz et Simon Bédard, et de désinscrire des athlètes engagés par erreur n’a visiblement pas été bien digéré par les dirigeants de la Fédération. 

Au point de chercher une tête de turc ? En l’occurrence Hugo Hay, Mouhamadou Fall et Rougui Sow, convoqués devant la commission disciplinaire.

Un tweet avec LA HONTE met le feu

Le courrier reçu par Hugo Hay apparaît sidérant : il est informé que le Président Giraud a décidé de saisir les organes disciplinaires car « des éléments indiquent que vous auriez critiqué la FFA, ses dirigeants et collaborateurs sur le réseau social X suite à la sélection de l’équipe de France pour les Championnats d’Europe d’athlétisme de Rome de 2024. »

Et très étonnant pour étayer cette mise en cause : la capture d’écran des deux tweets rédigés par le demi fondeur mais également de cinq tweets critiquant la FFA et qu’il a re-postés. Le premier tweet tient en deux mots : LA HONTE. Le second se réjouit de la réintégration de Habz et Bédard « Merci aux athlètes et dirigeants étrangers pour le lobbying ». 

La Fédération atteinte dans son orgueil par des tweets dont la portée n’a pas dépassé 11000 personnes ? Allons, on l’a connue moins regardante sur les attaques sur sa réputation !!

Une réputation mise à mal sans réaction 

Surtout dans les sombres affaires de dopage de l’année 2019, celles de Clémence Calvin et d’Ophelie Claude Boxberger. Deux histoires qui ont suscité l’intérêt de nombreux médias, y compris de presse et télé grand public. Et la, on parle de millions de téléspectateurs, lecteurs et auditeurs nourris de ces tricheries qui ont affecté l’image du sport et de sa fédération. 

Pourtant fin mai 2019, lors d’une interview sur le cas Calvin publiée sur spe15, André Giraud avait donné un point de vue très clair : « Dès qu’il y a une affaire de dopage, cela atteint l’image de l’athlétisme. Je parle plus de l’athlétisme que de la fédération. » Et il évoquait même alors de se porter partie civile, ce qui n’a nullement été fait ensuite. 

Une telle atteinte à l’image du sport ne méritait-elle pas de convoquer les athlètes qui en étaient à l’origine devant la Commission Disciplinaire ? Il sera certainement répondu que le droit ne le permettait pour une quelconque raison juridique. 

Une commission disciplinaire spécialiste des violences sexuelles pour deux mots ??!!

Mais au minimum le Président de la FFA n’avait-il pas obligation morale d’afficher son désaveu des errements de Clémence Calvin ou d’Ophelie Claude Boxberger par un communiqué officiel en soutenant également ainsi l’action des autorités anti dopage ?? En réalité, le silence a prévalu de la direction de la Fédération.

Au contraire dans l’affaire Hugo Hay, les choses ont été rondement menées avec convocation pour le 4 juillet en pleine période pré olympique, avec obligation de communiquer ses éléments de défense pour le 19 juin. Et le choix de la commission disciplinaire apparaît également lourd de sens. Car une rapide consultation des décisions de cette instance révèle que la plupart des cas concernent des déviances sexuelles de la part d’entraîneurs avec des décisions variant de l’avertissement à des suspensions à vie. 

Un sérieux décalage avec la très modeste histoire Hay… Et une conclusion qui s’impose : LA HONTE.

Analyse : Odile Baudrier