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Justin Gatlin, empêtré dans des accusations de dopage par son manager et Dennis Mitchell

Justin Gatlin se retrouve empêtré dans des accusations de dopage à la suite d’un coup monté par des journalistes britanniques, qui ont recueilli des propos de la part de Dennis Mitchell, le coach du sprinter, et de Robert Wagner, son manager, révélant leur utilisation de produits dopants. Le champion du monde a résilié le contrat de Dennis Mitchell…

 

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Un joli coup monté pour lever le voile sur les pratiques douteuses de Robert Wagner, le manager de Justin Gatlin, et de Dennis Mitchell, son entraîneur. Les journalistes britanniques du « Telegraph » ont usé d’un énorme subterfuge pour amener les deux hommes à révéler ouvertement leurs pratiques douteuses dans le domaine du dopage.

L’opération a été menée, en s’appuyant sur un faux projet, celui du tournage d’un film sur un athlète. Et la demande des journalistes britanniques était d’obtenir du duo Wagner-Mitchell des conseils pour que l’acteur choisi soit « transformé » en athlète.

Selon les éléments révélés par « The Telegraph », Robert Wagner, le manager de Justin Gatlin, n’aurait pas été avare d’informations sulfureuses, expliquant avec forces détails la méthode dopante à utiliser pour obtenir cette transformation, avec la demande d’un budget de 250.000 dollars à débourser pour acheter hormone de croissance et testostérone en Autriche et les ramener aux Etats-Unis.

Les produits et moyens pour les obtenir n’ont visiblement pas de secrets pour Robert Wagner, qui clame à tout va que tous les athlètes les utilisent, en citant les noms de Justin Gatlin, et Dennis Michell.

Dans l’article publié par « The Telegraph », le coach apparaît plus en retrait que Robert Wagner, mais il assène tout de même une affirmation très dérangeante, avec l’utilisation par ses athlètes de produits indétectables dans les contrôles anti-dopage…

Dennis Mitchell

Dennis Mitchell

Et ces deux tricheurs patentés sont les hommes les plus proches de Justin Gatlin ! L’image du sprinter américain se retrouve une nouvelle fois écornée, alors qu’il avait dû faire face cet été à une hostilité très forte après son titre de champion du monde de Londres, obtenu après avoir été suspendu à deux reprises pour dopage.

A peine l’article diffusé, que les avocats de Justin Gatlin s’attaquaient aux démentis sur son utilisation de produits dopants, et Renaldo Nemeniah intervenait également pour affirmer être le véritable manager de Justin Gatlin, et contester le rôle que Robert Wagner se serait attribué, soutenant dans «3wiresports» qu’il s’agissait en fait d’une blague menée par Robert Wagner qui avait voulu se faire passer pour le manager de Gatlin dans le but de collaborer avec les réalisateurs d’Hollywood.

Sur la lancée, Justin Gatlin annonçait avoir limogé Dennis Mitchell, qui l’entraînait depuis son retour après sa suspension. Et Justin Gatlin n’hésitait pas à faire semblant de découvrir tous les travers de son coach, qui avait lui-même été suspendu deux ans pour dopage en 1998.

Toutefois cette sanction n’avait pas gêné la fédération US d’athlétisme, qui l’avait recruté comme responsable des relais américains pendant plusieurs années…. Sous sa houlette, les relayeurs américains avaient accumulé les échecs et contre-performances, mais l’USTAF avait tardé à stopper son contrat.

L’Athletics Integrity Unit de l’IAAF et l’USADA ont décidé de lancer une enquête pour faire le jour sur cette sinistre affaire, dans laquelle Robert Wagner apparaît avoir joué un rôle particulièrement glauque. Le manager autrichien, qui a chapeauté la carrière de grands athlètes, comme Linford Christie, Colin Jackson, Kelly Holmes, Kelly White, a déjà connu plusieurs cas positifs chez ses clients.

Pour ce projet de film, il a d’ailleurs incité l’équipe de faux réalisateurs à contacter son ancien athlète, Colin Jackson, affirmant qu’il serait favorable à les épauler pour des conseils sur l’utilisation de produits dopants. Mais comme l’a révélé « The Telegraph » le Britannique a complètement refusé cette demande, l’estimant « non éthique »…

  • Texte : Odile Baudrier
  • Photo : D.R.