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Dopage : le Perpignanais Habib Mosbah, contrôlé positif à l’EPO

La nouvelle va secouer à nouveau le sud ouest avec l’annonce d’un contrôle positif à l’EPO d’Habib Mosbah, coureur de 39 ans qui écumait les victoires de courses régionales. Surtout parce qu’il s’agit d’un ami très proche de Nicolas Fernandez, lui-même contrôlé positif fin 2016. Les deux hommes étaient licenciés à ATHLE 66.

habib mosbah Inter de cross Ales 2018

Deux contrôles positifs à l’EPO en 18 mois à Perpignan, et au club d’Athlé 66 ! Après celui de Nicolas Fernandez datant de décembre 2016, c’est maintenant Habib Mosbah, qui tombe, avec un contrôle positif à l’EPO (sur l’échantillon A) effectué courant février 2018, comme nous l’ont confirmé plusieurs sources.

Les deux hommes affichaient des liens d’amitié depuis plusieurs années, et partageaient leurs séances d’entraînement jusqu’au début de l’année 2017, juste avant que Nicolas Fernandez se voit suspendu pour quatre ans.

Depuis cette date, l’AFLD avait tenté à plusieurs reprises de contrôler Habib Mosbah. Ainsi à l’inter de cross 2017, le 2 février à St Juéry, Habib Mosbah avait eu la surprise d’être contrôlé sur le site, alors qu’il ne disputait pas la course, étant présent comme simple spectateur… Et Mosbah, qui savait à merveille utiliser les réseaux sociaux pour se mettre en valeur durant ses séances d’entraînement, avait pris à partie ses fans pour se plaindre de ce mauvais traitement. Comme il l’avait fait aussi quelques semaines plus tard, lorsqu’un contrôleur AFLD s’était présenté chez lui au petit matin, le 2 mars 2017, et qu’il avait fait répondre par son frère qu’il était déjà parti en footing, à 5h30, car s’entraînant très tôt à la Kenyane….

A nouveau, le 4 février 2018, il s’était plaint d’avoir subi un contrôle anti-dopage durant le Régional de cross de Vergèze, alors qu’il n’avait terminé que 53ème. C’est très certainement ce contrôle qui allait détecter son utilisation d’EPO !

Cette affaire confirme à nouveau que ce produit est largement répandu, et jusqu’à des coureurs de niveau intermédiaire. La plus belle saison du Perpignanais remontait à 2008, année où il avait réalisé tous ses records, 2h23’ sur marathon, 1h05’57’’ sur semi, 29’30’’ sur 10 km route. Il allait ensuite disparaître des tablettes plusieurs années, en raison de son incarcération en prison de Perpignan. A son retour, en 2012, Habib Mosbah allait devenir un habitué des podiums dans moult courses régionales, semi-marathons et 10 km. Ainsi en 2016, il avait disputé 27 courses et était monté près de 20 fois sur les podiums, à Toulouse, Perpignan, Toulouges, Canet, Nîmes, Blagnac, La Grande Motte (trois podiums dans la même journée !), sans oublier sa victoire au marathon de Kourou au printemps 2016. Et son début d’année 2017 s’inscrivait dans la même tendance, avec à nouveau le top 3 à plusieurs reprises dont cette 3ème place au marathon de Kourou, et la 2ème à celui d’Albi.

Mais ses performances allaient connaître un vrai tassement à partir du printemps 2017, et surtout il enchaînait les contre-performances et les abandons, comme récemment lors du semi-marathon de Barcelone, où il sortait après 2 kilomètres de course.

Cet hiver, après une nouvelle victoire à la Ronde Givrée de Castres, courue en équipe, il apparaissait inexistant lors du régional de cross le 4 février, puis de l’inter le 18 février, et malgré sa qualification pour le Championnat de France de cross, il n’effectuait pas le déplacement. Ses dernières séances d’entraînement reprises sur son FB laissaient entendre qu’il préparait le marathon de Montpellier, qui se disputera ce dimanche 25 mars.

Mais les très pugnaces contrôleurs de l’AFLD l’ont finalement stoppé, avec cet échantillon dévoilant la présence d’EPO (dans l’attente d’une possible analyse de l’échantillon B)…

  • Texte : Odile Baudrier
  • Photo : Gilles Bertrand