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Dopage : la suspension de la Russie maintenue par l’IAAF

La Russie demeure interdite de compétition par l’IAAF, et la porte des Championnats d’Europe en salle 2018 restera fermée pour son équipe officielle. Le CIO prendra, lui, sa décision sur la participation de la Russie aux Jeux Olympiques d’hiver dans quelques jours, alors que 19 sportifs, incluant 11 médaillés, présents à Sotchi 2014 ont été suspendus.

 

Un record pour Viktor Chegin, l'entraîneur russe de marche, avec ses 20 athlètes contrôlés positifs, dont Kirdyapkin, champion du monde à Berlin

Après les marcheurs, les skieurs de fond et biathlètes russes sont sanctionnés

Rio 2016. Londres 2017. Birmingham 2018. Les grands rendez-vous athlétiques se succèdent, et la situation de la Russie demeure identique, celle d’une exclusion de son équipe officielle. Le congrès de l’IAAF a maintenu le cap, en confirmant le statu quo décidé dès novembre 2015.

Pouvait-il en être autrement ? Certainement pas à considérer les révélations successives sur les pratiques douteuses de la Russie, et dans tous les sports. Le foot est le dernier à se voir épinglé, avec les révélations du Docteur Grigory Rodchenkov, ancien patron du laboratoire anti-dopage de Moscou, affirmant que les footballeurs russes, jusqu’au niveau international, s’inscrivaient dans le même programme de dopage étatique, mis au grand jour dans le rapport Mc Laren, et confirmé par Grigory Rodchenkov après sa défection vers les Etats-Unis, comme le rapporte le sujet publié en Angleterre dans « Sportsmail ». Et les affirmations de Grigory Rodckhenkov sont maintenant vraiment prises au sérieux, jusqu’au CIO, qui le considère désormais comme un témoin fidèle.

RODCHENKOV

Le climat s’est encore durci pour la Russie, avec les annonces quasi-quotidiennes de nouvelles suspensions prononcées par le CIO à l’encontre de nombreux sportifs russes présents aux JO de Sotchi 2014 suite à la confirmation par les experts de la manipulation de leurs échantillons.

Ce sont déjà 19 athlètes que la Commission « Oswald » a accusé d’être coupable d’un échange de prélèvements et/ou de l’ajout de sel dans les prélèvements, pour transformer des échantillons « sales » en échantillons « propres ».

Neuf médaillés de Sotchi suspendus

La liste est impressionnante, elle compte onze médaillés à Sotchi, en ski de fond, biathlon, bobsleigh, patinage de vitesse, avec des noms de référence, comme Alexander Legkov, médaillé d’or sur le 50 km ou encore Alexander Zubkov, double champion olympique en bobsleigh. Celui-ci, devenu président de la Fédération de Bobsleigh de la Russie, est désormais banni à vie par le CIO. Un comble à considérer qu’il était le porte drapeau de la délégation de la Russie à Sotchi…

RUSSIE ZUBKOV

La tension monte d’un cran chaque jour, avec en perspective le 6 décembre, la décision du CIO d’accepter ou non que la Russie soit officiellement présente pour les JO de Pyeongchang début mars. Dans un tel contexte, l’IAAF ne pouvait envisager de réintégrer le pays, et Rune Andersen, le patron de la « TaskForce » formée par l’IAAF pour suivre ce dossier, n’a pas eu à convaincre Sebastien Coe et le Conseil de l’IAAF.

Il lui a suffi de rappeler que si certaines demandes ont été respectées par la Fédération d’Athlétisme de Russie, d’autres points clés n’ont pas été atteints. Avec surtout le fait que l’agence anti-dopage de la Russie (RUSADA) n’ait toujours pas été déclarée conforme par l’Agence Mondiale Anti-Dopage, et que la Russie n’ait encore pas admis la mise en place d’un dopage systématique.

Un tel aveu de la Russie peut-il être possible, à considérer que selon le dernier témoignage de Grigory Rodchenkov, le programme de dopage pour les JO de Sotchi 2014 avait été finalisé avec Viktor Mutkov, le Ministre des Sports de l’époque, devenu maintenant bras droit de Vladimir Poutine ?

  • Texte : Odile Baudrier
  • Photo : D.R.