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Christian Coleman ne sera pas sanctionné

Christian Coleman ne sera pas sanctionné après avoir été mis en cause pour trois no shows. L’USADA, l’agence anti-dopage américaine, a effectué un volte face surprenant en stoppant la procédure disciplinaire, en raison d’une erreur dans l’interprétation des dates des no shows. Les informations, très confuses, dévoilent une grande fantaisie du sprinter dans ses localisations…

6 juin = 1er avril. Et ce n’est pas un poisson d’avril ! Mais c’est bel et bien le raisonnement appliqué par l’USADA, l’agence anti-dopage américaine, sur conseil de l’Agence Mondiale Anti-dopage, pour décider de l’annulation de la procédure disciplinaire lancée contre Christian Coleman, au motif de trois no shows.

Les informations sont si confuses, que personne ne s’y retrouve vraiment. A l’exception de Christan Coleman, de son avocat Howard Jacobs, de son manager, Emmanuel Hudson, qui claironnent à tout va combien le jeune sprinter a été mis en cause à tort.

C’est en raison de trois no shows en douze mois que le surdoué américain s’était vu menacé d’une suspension de 1 à 2 ans. Avec trois dates repères : le 6 juin 2018, le préleveur anti-dopage ne le trouve pas à son domicile, le 16 janvier 2019, il manque un contrôle, le 26 avril 2019, à nouveau, il est absent de son domicile lors de la visite du préleveur.

Pour tout observateur de l’anti-dopage, cela donne bien 3 no shows en 12 mois. Mais l’avocat de Christian Coleman a réussi à convaincre que le premier no show du 6 juin 2018 remontait en fait au 1er avril 2018, date à laquelle il aurait dû remplir sa localisation pour tout le deuxième trimestre 2018.

Deux no show – Pas trois !

L’agence mondiale anti-dopage a validé auprès de l’agence américaine ce glissement de date. Cela exclut de fait ce no show et il n’en reste donc plus que deux… Voilà Christian Coleman libre de retrouver les stades et de s’illustrer au prochain championnat du monde de Doha.

Toutefois l’épisode a été l’occasion de dévoiler les très mauvaises habitudes du jeune sprinter. Alan Abrahamson, pour « 3Wiresports.com » a pu obtenir des détails sur les localisations fantaisistes du sprinter, qui n’hésite pas par exemple, pour la journée du 26 avril 2019, à indiquer deux adresses situées dans deux états différents, et qui au moment où le préleveur se présente à son domicile, l’informe qu’il se trouve en réalité dans un troisième état, l’Iowa, pour disputer les Drake Relays…

Face à cette « absolution » de Christian Coleman, les réactions indignées se sont multipliées, montrant un dégoût d’un système qui protège ainsi certains athlètes, et qui lâche les plus honnêtes. Le Britannique Duncan MacKay, une référence dans l’athlétisme, désormais rattaché à « InsideTheGames », a montré un vrai réalisme en tweetant : « On pourrait imaginer les hurlements de l’USADA si cela était arrivé en Russie… »

Un coup de griffe justifié contre Travis Tygart, le patron de l’USADA, très actif pour dénoncer les dérives de la Russie, et qui n’avait pas hésité à intervenir vigoureusement dans le cas du nageur chinois Sun Yang, blanchi par sa fédération après avoir cassé son flacon d’échantillon. Dans la presse australienne, Travis Tygart, s’était ému de la frustration des athlètes propres, contraints de protester, et il s’indignait d’un système si lent à évoluer.

Il avait alors résumé son point de vue par un bref « Honte à nous ». Un slogan auquel on ne peut qu’adhérer …

Texte : Odile BAUDRIER