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Anti-dopage : l’athlétisme, sport le plus contrôlé en France

Le rapport d’activité de l’AFLD pour l’année 2017 livre des informations très intéressantes sur l’action anti-dopage menée en France. L’athlétisme y apparaît comme le sport le plus contrôlé, devant le rugby à 15 et le cyclisme. Sur le plan des contrôles positifs, l’athlétisme est devancé par le culturisme, le cyclisme, le rugby à 15, et quelques sports mineurs. Les anabolisants sont les produits les plus détectés sur l’ensemble des sports, et les glucorticoïdes, le plus fréquemment retrouvé dans l’athlétisme.

 

DOPAGE-R

L’athlétisme demeure le sport le plus contrôlé en France, avec 1197 échantillons (urine et sanguin) collectés en 2017, soit 16.3% du total des prélèvements de 7352 échantillons. L’athlétisme précède ainsi le rugby à 15, avec 1030 échantillons, et le cyclisme, avec 937.

Toutefois, pour les contrôles positifs, l’athlé ne sort pas en tête, avec 10 échantillons positifs en 2017, soit un taux de 0.8% du nombre de prélèvements. A titre de comparaison, le culturisme affiche 20% de contrôles positifs, le cyclisme 2.5%, et 1.1% pour le rugby à 15. D’autres sports comme le jet ski monte à 28.6% de cas positifs, avec 2 cas pour 7 prélèvements…

Les chiffres du rapport d’activité de l’AFLD parlent clairement. Le hit parade des substances détectées démontre une dominante des agents anabolisants (153 contrôles), des diurétiques et masquants (53 cas), des glucocorticoïdes (49 cas), suivis par les cannabinoïdes (cannabis) avec 23 cas, les antagonistes et modulateurs hormonaux (17 cas), les stimulants (15 cas), les narcotiques (11 cas), les béta-2 agonistes (11 cas), les hormones peptidiques et facteurs de croissance (8 cas).

Les corticoïdes, très utilisées dans l’athlétisme

L’athlétisme n’obéit pas tout à fait à ce schéma, avec 7 cas de glucorticoïdes, 4 cas d’anabolisants, 3 cas de diurétiques, 2 cas de cannabis, 2 cas de béta-2 agonistes, 2 cas d’hormones peptidiques et facteurs de croissance (EPO et hormone de croissance). Pour un total de 20 cas, correspondant aux échantillons analysés pour la France et pour des tiers (le laboratoire de Châtenay Malabry effectue les analyses pour certains pays).

Autre élément intéressant dans ce rapport, celui des AUT, Autorisations d’Usage à des fins Thérapeutiques. En 2017, l’AFLD a reçu 226 demandes d’AUT. Principalement pour l’utilisation de corticoïdes, avec un chiffre de 105 dossiers déposés. En priorité pour du prednisolone (53 demandes), prednisone (24 cas). Et la décision de l’AFLD n’est pas toujours positive, loin de là, avec seulement 11% des dossiers prednisolone acceptés, mais 63% pour la prednisone.

Autre médicament souvent mis en demande, l’insuline, avec 45 demandes, et un accord de l’AFLD sur son utilisation dans 84% des cas.

2000 analyses en moins en 2017, avec la fermeture du laboratoire de Châtenay Malabry

La suppression de l’accréditation du laboratoire de Châtenay Malabry à l’automne 2017 a pesé sur les chiffres des analyses effectuées. Ainsi en 2016, sur l’année, il y avait eu 13549 échantillons analysés, en 2017, sur 3 trimestres, le chiffre est de 11.511, à comparer avec celui des 3 premiers trimestres de 2016, (soit 10968). Sans cette fermeture imposée par l’Agence Mondiale Anti-dopage, la tendance aurait été à une forte hausse de l’activité.

Toutefois, il est notable que la majorité des analyses effectuées sur les trois trimestres 2017 concerne des échantillons fournis par d’autres agences anti-dopage. Soit 6328 analyses pour des tiers, et 5183 seulement pour la France, alors que sur ces mêmes trois trimestres en 2016, la France menait la danse avec 7211 échantillons. On peut ainsi constater une diminution de plus de 2000 du nombre d’échantillons de sportifs français, qui ont été analysés…

  • Texte : Odile Baudrier
  • Photo : D.R.
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