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Anti-dopage : de nouvelles règles pour les AUT

De nouvelles règles s’appliquent depuis le 1er mars 2019 pour l’obtention des Autorisations d’Usage à des fins thérapeutiques. Les meilleurs athlètes français doivent désormais obtenir avant de disputer une compétition l’autorisation d’utiliser pour se soigner des médicaments interdits. Les AUT rétroactives leur sont interdites sauf cas d’urgence. Au niveau international, le système des AUT avait reçu beaucoup de critiques, par sa grande utilisation par des athlètes de top niveau, en particulier pour les corticoïdes et les médicaments contre l’asthme.

AUT ou pas AUT ? Les règles sont désormais très claires pour tous les sportifs. L’AFLD a adopté de nouvelles dispositions à partir du 1er mars. Une AUT sera exigée pour tout sportif de niveau international ou national, au préalable de sa participation à toute  compétition nationale. Plus aucune AUT ne sera acceptée à titre rétroactif après une compétition, sauf cas d’urgence ou exceptionnel. Et par contre, l’AUT rétroactive devient la règle pour les athlètes de niveau inférieur à national, qu’ils devront fournir dans le cas d’un contrôle anti-dopage positif.

Quels changements apportent ces nouvelles règles ? Ils suppriment la possibilité pour un sportif contrôlé positif de fournir après le contrôle un dossier médical pour fournir une « raison médicale justifiée ». C’est au nom de cette raison médicale justifiée que des contrôles positifs aux corticoïdes, en particulier, se voyaient souvent balayés par les instances anti-dopage des fédérations. Désormais, dans un tel cas, c’est une AUT qui devra être fournie,  suite à une décision d’un collège de 3 experts médicaux.

Pourquoi de tels changements ? La règle précédente n’était pas conforme au code mondial anti-dopage. Elle permettait à des non médecins de statuer sur un aspect médical. En clair, cela ouvrait large la porte à des relaxes abusives. Désormais, plus question qu’une commission anti-dopage d’une fédération décide si oui ou non, l’état médical du sportif exige vraiment qu’il ait recours à un produit interdit. Ce ne sont que des médecins qui statueront.

Qui doit demander une AUT ? L’AFLD a défini une règle précise pour chaque fédération. Pour l’athlétisme, sont concernés les athlètes qui figurent sur les listes de haut niveau du Ministère des Sports, dans les catégories élite, senior, ou relève. Cela concerne donc 22 athlètes Elite, 64 Seniors, 184 Relève. Pour ces 270 personnes, le médicament interdit mais indispensable pour se soigner devra leur être autorisé un mois avant la compétition par un collège de 3 experts médicaux désignés par l’AFLD.  L’AUT devra être autorisée par l’IAAF, dans le cas d’un athlète intégré dans le groupe Cible IAAF, ou qui participe à une compétition figurant sur une liste fixée par l’IAAF.

Dans quel cas une AUT rétroactive ?  Pour les athlètes des listes seniors, Elite, relève, l’AUT rétroactive sera autorisée dans plusieurs cas : un état pathologique aigu, une urgence médicale, lorsque le sportif n’a pas pu présenter sa demande dans les délais requis, pour des motifs d’équité, avec l’accord de l’AMA. Des raisons qui  laissent encore de la latitude aux instances anti-dopage pour autoriser à leur bon vouloir l’utilisation de produits interdits…

  • Texte : Odile Baudrier
  • Photo : D.R.