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Anouar Assila, une procédure fédérale pour refus de contrôle

Anouar Assila

Anouar Assila

 

Une procédure aurait été lancée par la FFA à l’encontre d’Anouar Assila, suite à son refus d’un contrôle anti-dopage inopiné en son domicile survenu il y a environ 15 jours. Le coureur du Mans avait réalisé ce dimanche une belle performance au semi de Paris, 12ème au scratch et 1er Français, avec un chrono de 1h04’33’’, nouveau record personnel. Il avait loupé la qualification pour le Mondial de semi-marathon de 3 secondes.(*)

 

La nouvelle circulait en toute discrétion dans les coursives de l’Hippodrome du Mans durant le Championnat de France de cross. Une affaire allait bientôt exploser, et le nom d’Anouar Assila émanait de toutes les sources. Selon nos informations de ce jour, une procédure va être officiellement lancée par la FFA à son encontre.

Le motif ? Celui d’un refus de contrôle anti-dopage. Selon nos informations, le contrôleur de l’AFLD se serait présenté il y a une quinzaine de jours à 6h45 au domicile d’Anouar Assila (*), qui aurait alors refusé le prélèvement demandé. Dès lors, ce refus était constaté par le contrôleur de l’AFLD, qui transmettait le dossier à la FFA.

La fédération française d’athlétisme se révélait au départ très prudente pour prendre en compte tous les éléments du dossier et surtout s’assurer que les éléments étaient suffisamment fiables pour lui permettre de lancer une procédure sans prise de risques excessifs. Les services juridiques ayant validé dans la journée du 8 mars, il était alors décidé de lancer la procédure pour convocation devant la commission disciplinaire de la FFA en vue d’une sanction.

Si les faits étaient bien avérés, celle-ci pourrait atteindre 4 ans, en vertu des nouvelles dispositions de l’AMA entrées en vigueur en janvier 2016.

Le retentissement de l’affaire au Mans  s’avère énorme. Anouar Assila y vit depuis 2011, et après quelques saisons à Endurance 72, avait intégré cet automne le « Sarthe Running », un tout nouveau club manceau, intégré dans la grosse « Entente » du Mans, le néo-regroupement de 10 clubs du Mans.

Le parcours d’Anouar Assila avait débuté dans son pays natal, le Maroc, au centre d’entraînement de Rabat, où il avait réalisé de belles performances dans les jeunes catégories. A la suite d’un conflit avec Abdelkader Kada, il avait ensuite décidé de migrer vers la France et Fleury les Aubrais, où il était licencié de 2004 à 2010.

Au fil des années, il avait engrangé des performances de qualité, 2ème au France de semi l’année dernière, 4ème en 2011, 9ème au France de cross long en 2011, puis 4ème en 2012, avant de réaliser 2h19’ pour ses débuts sur marathon l’année dernière. En parallèle, il faisait de la course à pied son gagne-pain, même s’il avait tenu un restaurant au Mans pendant quelques années, et on le retrouvait au départ des classiques pour quelques centaines d’euros.

Lors de notre rencontre début février au Mans, Anouar Assila nous  affirmait vouloir décrocher sa qualification sur marathon pour les JO de Rio, ce qui apparaissait peu réaliste vu son manque d’expérience sur la distance. Il annonçait également viser la sélection pour le Mondial de semi-marathon de fin mars, avec un objectif de chrono de 1h 02’ pour le semi de Paris du 6 mars.

A Paris, il réalisait finalement 1h 04’33’’, soit un nouveau record personnel, mais excédant de 3 secondes la qualification pour le Mondial. Malgré tout, sa performance avait suscité des commentaires irrités dans les rangs des officiels de la FFA, ulcérés par cette place de 1er Français alors que son affaire de contrôle refusé était sur le point d’être révélée…

  • Texte : Odile Baudrier
  • Photo : Gilles Bertrand

(*) Le chrono demandé était de 1h04’30 ». Mais Anouar Assila avait été intégré dans le projet d’Equipe de France pour le Mondial de semi-marathon, compte tenu du niveau global des performances réalisées

(**) Cette procédure s’inscrit dans le cadre de l’ordonnance du 30 septembre 2015 modifiant le Code du Sport pour le mettre en accord avec le Code Mondial Anti-Dopage

Il résulte de l’article L.232-13-1 :

« Art. L. 232-13-1.-Les contrôles peuvent être réalisés :
« 1° Dans tout lieu où se déroule un entraînement ou une manifestation mentionnés à l’article L. 230-3 ;
« 2° Dans tout établissement mentionné à l’article L. 322-2, dans lequel sont pratiquées des activités physiques ou sportives, ainsi que dans ses annexes ;
« 3° Dans tout lieu, y compris le domicile du sportif, permettant de réaliser le contrôle dans le respect de la vie privée du sportif et de son intimité ;
« 4° Dans le cadre de la garde à vue d’un sportif soupçonné d’avoir commis l’un des délits prévus aux articles L. 232-25 à L. 232-28. »

Et à noter la définition d’un sportif

« Art. L. 230-3.-Est un sportif au sens du présent titre toute personne qui participe ou se prépare :
« 1° Soit à une manifestation sportive organisée par une fédération agréée ou autorisée par une fédération délégataire ;
« 2° Soit à une manifestation sportive soumise à une procédure de déclaration ou d’autorisation prévue par le présent code ;
« 3° Soit à une manifestation sportive internationale. »

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