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150 marathoniens surveillés par l’anti-dopage mondial

Les 150 meilleurs marathoniens mondiaux seront soumis à un programme anti-dopage spécial orchestré par l’AIU, la cellule chargée de l’anti-dopage pour l’IAAF, à la demande des six plus grands marathons mondiaux. Au programme, contrôles anti-dopage et enquêtes, car les contrôles ne suffisent plus…

«Les contrôles seuls ne peuvent pas attraper ou dissuader les tricheurs les plus perfectionnés. C’est malheureusement la vérité. Peu de tests anti-dopage se révèlent positifs. » Les propos de Brett Clothier, le patron de l’Athletics Integrity Unit, l’agence anti-dopage de l’IAAF, sont sans concession… Un aveu d’échecs qui amène l’AIU, à renforcer encore le travail dit d’intelligence pour conduire de véritables investigations et bâtir des cas qui ne soient pas seulement basés sur les contrôles.

Et cette nouvelle méthode verra le jour à la faveur d’un gros chèque à six zéros qu’a émis le World Major Marathon, l’association des six plus gros marathons mondiaux, Tokyo, Boston, Londres, Berlin, Chicago, New York. Avec pour objectif clairement affiché, comme l’a révélé le communiqué publié ce 2 avril, que sur ces marathons, règne une meilleure intégrité.

Le traumatisme de contrôles positifs sur des « figures » des grandes épreuves demeure bien présent dans les mémoires des organisateurs des « World Major Marathons ». Jemima Sumgong, Liliya Shobukhova, Rita Jeptoo. Trois noms intimement liés à ces majors, avec la victoire à Londres et à trois reprises Chicago pour Shobukhova, à Boston et Chicago à deux reprises pour Jeptoo, à Londres pour Sumgong, également championne olympique. Et il s’en est fallu de très peu en 2014, que Rita Jeptoo reçoive en grandes pompes la couronne de meilleure marathonienne mondiale, en 2014, et le chèque de 500.000 dollars correspondant.

Les gros marathons s’organisent. Et les autres ??

Les « World Major » ont franchi cette année un nouveau cap, en donnant de gros moyens financiers à l’AIU, pour qu’un véritable programme anti-dopage soit bâti, avec deux axes : les contrôles anti-dopage, mais aussi les investigations pour tenter de détecter les marathonien.nes. adeptes des méthodes douteuses…

C’est un groupe de 150 coureurs d’élite qui sera surveillé de la sorte, et divisé en deux sous groupes : haut risque et bas risque. Ceci officiellement, à partir des résultats de leur passeport biologique, de l’évolution de leurs performances, et d’autres critères plus obscurs.

Un traitement haut de gamme réservé aux coureurs et coureuses susceptibles de participer à l’un des six Major Marathons, et qui concerna donc Mo Farah, comme Eliud Kipchoge, en lice pour le marathon de Londres.

En-dehors de ces six épreuves majeures, les méthodes demeureront plus traditionnelles, et les carences des contrôles classiques continueront à permettre la réalisation de performances anormales…

  • Texte : Odile Baudrier
  • Photo : D.R.
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